La Jussie
Qu'est-ce que la Jussie ?
La Jussie ne passe pas inaperçue sur une rivière ou un plan d’eau.
Lors de son arrivée sur un site, elle se présente comme une plante aquatique inoffensive. Puis c’est au cours de l’été que sa vitesse de prolifération la transforme en une nuisance environnementale.
Malheureusement, même si ses fleurs jaunes en font une belle plante aquatique, l’envahissement par la Jussie peut-être total ayant alors des conséquences négatives sur les écosystèmes et sur les activités humaines.
La priorité est de savoir reconnaître la Jussie dès son apparition dans le milieu naturel, mais aussi d’appréhender les conséquences de ce nouveau danger environnemental.
Développement
Il est important de savoir reconnaître la Jussie, qui présente deux phases de développement :
La première : le pied de Jussie se développe à partir d’un endroit stable et calme (berge, nénuphars, embâcle …). La Jussie étend alors son emprise sur l’eau en s’étendant horizontalement : ses feuilles sont rondes pour faciliter la flottaison. Chaque tige pousse très vite, et à chaque feuille, se développent des racines qui poussent vers le fond de la rivière, lui permettant de s’alimenter et de se stabiliser pour continuer sa progression spatiale.
La deuxième : Les feuilles se transforment : elles s’allongent et montent au-dessus du niveau de l’eau, étouffant la végétation autochtone, et de belles fleurs jaunes apparaissent. Sous la surface de l’eau, les racines et les tiges s’étoffent aussi et constituent un maillage végétal très dense.
L’herbier de Jussie grossit continuellement, car les tiges continuent d’avancer vers le milieu de la rivière avec des feuilles rondes. Le processus de colonisation est enclenché. La prolifération spatiale est désormais très rapide.
Prolifération
La Jussie n’est pas tombée dans la potion magique étant petite. Et pourtant, elle a une force considérable, qui ne réside pas dans ses cheveux comme Samson, mais dans ses racines, lui assurant :
- la reproduction, grâce au bouturage. Les racines poussent sous chaque nœud. Alors, dès qu’un fragment de Jussie se sépare de l’herbier, il peut redonner un nouveau pied viable, et permettre ainsi à un nouvel herbier de s’installer un peu plus loin. Ce bouturage est assuré par l’homme (canoës, pêche …. ) ou par la nature ( crues, ragondins, oiseaux …) …
- la survie, grâce à son réseau considérable de racines. La Jussie réussit alors à résister à toutes les actions de l’homme : le traitement chimique : qui ne peut pas se répandre dans tout le linéaire de racines, l’arrachage : quelque soit la méthode, des racines restent au fond de la rivière ou ancrées dans les berges, entrainant des repousses.
- l’adaptation, grâce à ses racines qui s’adaptent au stress subit. La Jussie peut alors survivre à de nombreuses contraintes, comme la sécheresse. Bien que plante aquatique, elle peut résister dans des sols secs, lorsque l’eau n’est plus présente. En effet, les racines pénètrent alors profondément dans le substrat, en quête d’humidité.
Envahissements
Nous savons que la Jussie peut recouvrir toute la surface de l’eau, que ce soit sur des douves de marais, sur un étang ou une rivière. Cette prolifération spatiale a de nombreuses conséquences négatives :
- Étouffement des autres espèces végétales
Les plantes hydrophytes (se développant sous l’eau ou à sa surface) sont désormais totalement étouffées par la Jussie. Nénuphars, potamots, renoncule, châtaigne d’eau sont autant de végétaux dont la survie peut être menacée sur un site envahi par la Jussie, car ces végétaux ne peuvent pas concurrencer le développement vertical de la Jussie. - Contraintes pour des espèces animales
Lorsque l’envahissement de la Jussie est très important, avec une densité végétale maximale, c’est un bouleversement pour certains animaux en fonction de leur mode de chasse, comme pour le brochet, le martin pêcheur… - Arrêt de certaines activités humaines
Le développement végétal de la Jussie empêche par exemple la navigation, les activités de loisirs comme le canoë, la pêche depuis la berge.